dimanche 10 février 2013

18 mois et quelques jours ...

Se retrouver là, devant cette page blanche après 18 mois et quelques jours d'absence, se rendre compte qu'elle nous a manquée. 
Tous les jours, pourtant je voulais écrire sur cette page. Comme avant, des choses futiles, des avis, des critiques, des coups de de coeur, des coups de gueule sur mes sorties ciné, mes découvertes musicales, les progrès de Minoushka, le monde qui s'ébranle, la société qui pète les plombs, ma vie dont tout le monde se fout mais juste par plaisir d'écrire tout simplement.

Et puis je ne l'ai pas fait parce que je n'avais plus le temps. Je croyais. En fait mon temps (le peu qui reste finalement) je l'ai donné à Facebook. Je ne veux pas écrire trop de lignes sur cette histoire d'A avec FB mais comme toutes les histoires d'amour parait-il, ça a mal fini. 

Tout commence par l'excitation de retrouver via FB tout un tas de gens qui a traversé sa vie, puis vient l'euphorie de voir qu'on dépasse la centaine d'"amis" (chez Facebook, même ton boucher peut être ton ami), puis une partie de toi mue, tu joues un peu "Fenêtre sur cour" dès que tu te connectes à FB. Tu t'impatientes de voir si untel a un nouveau mec et à quoi il ressemble, tu jubiles à l'idée que finalement tu ne sois pas le seul à avoir des emmerdes, tu envies les vacances à Bali d'untel et le shopping mensuel à New York ou à Londres d'un autre. Je fais abstraction de la pub ciblée qui vient pourir ton journal te rappelant en grosses lettres fluorescentes que Rihanna a perdu 20 kilos en 3 jours ou que Laura Smet a vaincu sa dépression (voilà comme ça c'est clair), de la photo qu'un de tes amis a posté mais que finalement tout le monde a vu ou bien encore que tout le monde pense que tu écoutes Chantal Goya en boucle alors que c'est ta fille mais par contre oui Call me maybe c'est toi, mais comment assumer que dans de grands moments de blues matinaux ça te fais au moins bouger les fesses ! Mais je m'égare ...

Bref un moment j'ai alors réalisé que tout ça ne m'aidait pas à avancer, à rester positive et à me stimuler. Tel le junkie, le fumeur ou l'alcoolique j'étais dépendante, archi dépendante (plusieurs connexions par jours) et j'étais dépendante à un monde que je croyais paradisiaque, parce que:
1. j'avais des centaines d'amis
2. j'étais au courant de tout ! Des vidéos qui font le buzz, des derniers bébés nés, des rendez-vous chez le gynéco, des gastros, des menus du soirs, ...
3. on likait mes commentaires, on me partageais des infos, des photos, des liens, ...
4. je me sentais quelqu'un 

Ah mais en fait c'est le principe d'une addiction, non ? Et finalement une addiction c'est rarement quelque chose de bien pour toi. Je me alors mise à détester la vie des autres, à envier la moindre chose qu'ils avaient que je n'ai pas, les vacances qu'ils s'offraient que je ne peux pas, les supers jobs qu'ils faisaient que je ne fais pas, les talents de dingue qu'ils avaient que je n'ai pas. Je me suis alors rendue compte que non seulement je perdais mon temps à me faire du mal mais qu'en plus ce temps pouvait me servir à être productive et qu'en plus je me fusillais le moral toute seule, lui déjà si bas qui avait besoin de moi pour remonter la pente. Et surtout j'ai oublié de m'aimer moi.

Alors voilà, sans patch, sans substitut, j'ai tout arrêté. C'est dur. Putain de dépendance. Mais je vais chaque jour faire un petit croquis pour reprendre goût au dessin, bosser mes cours à fond, faire des lettres de motiv, décorer mon coin "atelier", coudre un peu, lire, reprendre ce blog, reprendre le carnet de bord de ma fille .... et inviter mes amis à boire le thé plus souvent.

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