vendredi 15 juillet 2011

I love music !

Je n'ai jamais fait partie des gens capables de se faire plusieurs festivals en un été, d'aller voir des concerts inédits au 4 coins de l'Europe ... Faute de moyens, jamais eu un boulot me permettant de poser 3 jours de congés pour ça et je prenais déjà une semaine de vacances pour le festival d'animation ... On ne peut pas tout avoir !

Et puis il y a plus d'une décennie de ça (oui décennie ça renforce bien la notion de "y'a un bail !") dans nos montagnes, une intitiative avait fleuri et un petit festival assez prometteur avait vu le jour ... Les Amplitudes au Semnoz, oui Monsieur au Semnoz ! 2 soirées, une rock, une techno, bus gratos pour monter sur le site, programmation de fou: Maceo Parker, Garbage, Eels, Joseph Arthur, The Little Rabbits, Carl Cox, Ken Ishi, j'en passe et des meilleurs ... Le festival a duré 2 ans. Certains disent trop de problèmes liés à l'alcool, à la drogue, d'autres disent que le site était laissé dans un état lamentable (ce qui est vrai). Bref plus de festival au Semnoz depuis. Bon pas loin y'a Habère Poche, qui ceci dit en passant est un petit festival bien sympa, mais très, très rock français en général, on y trouve pas toujours son compte.

Heureusement il y a 10 ans, non loin de là, un festival, qui lui a tenu ses promesses, a vu le jour. The first one j'y étais. De mémoire c'était sur 2 soirs, il devait y avoir 4 groupes par soir à peine. J'étais venue voir Superbus (j'étais jeune !), y'avait Noir Désir aussi. C'était petit, une scène mais c'était cool. 10 ans après, 2 scènes, 3 soirées, 11 groupes par soir, des artistes de prestige ont foulé la scène ... 10 ans après Musilac est devenu, lui aussi, un festival de renommée au même titre que les Eurockéennes, Solidays, les Vieilles Charrues, etc ... Et il le mérite !

Cette année, impossible d'y aller, comme la plupart du temps, les 3 soirs. Les obligations parentales on appelle ça. Mais j'ai déjà bien noté les casques de protection pour bouts de choux et d'ici 2 ans j'emmenèrai mini moi avec moi ! Bref cette année dilemme il me fallait choisir ... Oui mais le problème c'est que j'aurai bien vu Angus and Julia Stone, Selah Sue, Lilly Wood and the Prick, Cocoon, Asa le même soir ... Ca va pas être possible ma p'tite dame, me dis-je relisant désespérement le programme (des fois qu'il changerait par la simple force de mon regard !)
Bon alors allons-y pour le 1er soir, j'ai vraiment envie de voir Angus & Julia Stone et Asa. Et puis Ben l'oncle Soul il doit quand même envoyer sur scène.

Après avoir donc marché au moins 2 km pour accéder au site (ça se mérite la musique !), me voilà de retour sur cette esplanade du lac à Aix les Bains à fouler (comme d'habitude) une terre dont la pluie a laissé un frais souvenir, me laissant envahir par les effluves des différents snacks (tente berbère, spécialités corses, crêpes bretonnes, wraps bios, etc ...), laissant le quotidien à l'entrée et m'habituant très rapidement à cette sensation de légèreté et ce sourire de bonheur qui prend racine sur mon visage. Le temps de Musilac je prend sur moi et au diable ma cheville je serrerais les dents demain !
16h20 allez c'est parti on entame le sérieux ...

Morcheeba.
Ce groupe, à l'image de beaucoup, fait partie des groupes que je connais forcément par un ou deux titres connus mais que je n'ai pas suivi. Pas plus enthousiaste que ça. "Trigger hippie", "Rome wasn't build in a day" c'est bon quand même ... Mais non pas plus envie que ça. Et pourtant je chante tous les soirs "Jamaïca days" à ma fille pour l'endormir ! Ah oui mais ça c'est Skye Edwards en solo ...
Quoiqu'il en soit Morcheeba c'était pas mal du tout. Le grand retour de leur chanteuse phare qui apparemment avait quitté le navire assez longtemps, Skye Edwards et donc forcément les tubes phares "Trigger hippie", "Blindfold", "the sea" ont été interprétés jeudi soir. Et alors forcément ça parle. Et puis elle est vraiment envoûtante cette nana. Bon là en plus vêtue de mousseline rouge ultra décolletée, avec pantalon de cuir noir et talons vertigineux, elle avait tout d'une diablesse (même sa coiffure donnait l'impression de cornes sur la tête). Bref, elle porte tout l'univers de Morcheeba sur ses épaules et l'aura de leur musique passe forcément par sa voix à elle et son charisme. Un très bon moment donc avec Morcheeba !




Angus and Julia Stone.
Dont j'avais déjà parlé le 17 Août 2010. Grande fan de folk, de Cat Power, de Cocorosie, d'Alela Diane et cie, de mélodies mielleuses, d'univers petite maison dans la prairie, guitare au coin du feu et pâquerettes dans les cheveux, la musique de ces frangins/frangines me touche forcément au plus profond de mon petit coeur de bisounours ... c'est mon univers !


J'ai été très surprise de découvrir que Julia mène beaucoup plus le duo qu'Angus, j'étais persuadée du contraire. Lui finalement reste assez en recul, très timide apparemment ou sauvage peut être (et je ne dis pas ça pour son apparence physique très into the wild ... so sexy !). Elle est belle, il est beau, c'est de vrais hippiZ et ils chantent bien ... Voilà il m'en faut peu ! Mais non enfin y'a pas que ça ...
Elle aussi fait partie de ses voix étranges, mutines, enfantines, crispantes, félines et séduisantes à la fois. Lui ne chante pas, il murmure, n'articule pas mais sa voix de velours fait passer les messages de ses chansons sans avoir à comprendre la langue de Shakespeare. Les mélodies sont belles, planantes, douces, rappelant parfois Mr Dylan. Et elle a beau être devenue un tube, "Big jet plane" est vraiment une très belle chanson. Un grand bravo à Julia pour la performance à la trompette ! Un bel article qui résume vraiment bien le duo, leur musique, l'ambiance Angus and Julia Stone



Asa.
C'est ma prof de gym qui m'a fait découvrir Asa. Elle mettait souvent "Jailer" ou "Subway" lors de nos séances d'assouplissements et j'ai tout de suite accroché avec l'univers de cette jeune nigériane. Le 1er album est plutôt pop, assez tranquille, le 2ème swingue un peu plus, est légèrement plus jazzy. Les deux sont de belles réussites où ces influences musicales (de Nina Simone à Fela Kuti en passant par Chuck Berry et la musique traditionnelle yoruba) flirtent avec ses racines et son attachement si précieux à son pays d'origine. Sur scène ce fut une excellente surprise. Je m'attendais à un petit bout de femme timide, immobile, presque gênée d'être là et c'est un petit bout de femme déchaîné, pleine d'énergie, d'humour qui a arpenté la scène de long en large pendant une heure, a embarqué le public et a échangé avec lui une déclaration d'amour pour conclure le concert sur "Broda Olé" devenant "des bisous, des bisous, des bisous ... I love you". Charmante Asa, très beau souvenir !



Ben l'oncle soul.
Qu'on ne veut pas aimer parce que trop (voir archi) commercial, à la limite de tomber dans la variété française, mais que, finalement, on se surprend à connaître par coeur "Soulman". Moi perso Ben l'oncle soul ne me dérange pas. Je ne sais pas s'il surfe sur un retour de la soul, du blues, du jazz largement embarqué par Amy Winehouse, Duffy, Adele ou encore Plan B ou si c'est un vrai fan de l'époque jazz des années 50-60 et qu'il a galéré le petit avant d'en être là où il est. Quoiqu'il en soit j'aime beaucoup ses reprises (bien plus que ses propres chansons) et sur scène ça envoie.
Et dans un festival on a besoin de chauffeurs de foule, comme le fut Bénabar il y a 2 ans. Même s'il y a des passages un peu plus mous (des love songs pas terribeules terribeules !) quoique finalement si peu, Ben mouille la chemise le reste du temps. Il danse, saute, coure, hurle, provoque le public, joue, bref le petit gars là sur scène il s'éclate, il est heureux d'être là et il enjoy comme on dit ! Et il a bien raison parce que finalement c'est ça qu'on attend d'un artiste en live: qu'il donne, qu'il offre le meilleur de lui-même et qu'il nous prouve qu'il aime ça. Super performeur ce tonton là en tout cas, la classe des fringues, des danseurs et de l'orchestre en plus !



Voilà mon Musilac aura était bien court mais bien bon quand même; c'est toujours un immense plaisir de se retrouver là bas dans ce cadre magnifique, déconnecter quelques instants, apprécier et savourer les sets des artistes qu'on est venu voir, en découvrir ou redécouvrir d'autres.
Et chaque année la même réflexion ... Putain ça doit être bon d'être sur scène face à ces montagnes, ce lac et ce public. J'aimerai tellement savoir ce que ça fait d'être devant 30 000 personnes qui vous acclament, chantent vos chansons et sont heureuses de vivre. I am the king of the world j'imagine ...

Un grand merci à Mr Yannick Perrin de me permettre d'utiliser ses clichés. Pour en prendre encore plus plein les mirettes:
http://yannickperrin.free.fr/

1 commentaire:

mot doux